Exposition “Femmes en scènes”

“Il est des visages qui vous transportent et qui vous invitent au voyage.

Une destination inconnue, une quête, une cause, parfois simplement le bonheur d’être ensemble ou celui de partager.

Ce sont ces visages, ces femmes et leur éclat, que Clément est parvenu à apprivoiser et non à capturer. Laissant probablement venir à lui l’instant où elles seraient les plus belles, sans fard et pourtant si maquillées parfois. 

Du paradoxe du visage grimé marié à la gestuelle franche de ses sujets, à l’évidente douceur qu’instaure la présence d’un instrument, l’atmosphère encapsulée par l’objectif ressort à la fois dans la globalité de l’oeuvre que dans le détail de chaque cliché qui la compose.

Regardez Nawal. 

Imprégnez-vous de ses traits. 

Plongez dans son environnement. 

Saisissez-vous de son expression si relaxante et de son conte musical. 

Imitez-la et fermez-les yeux. 

Entendez-vous ses accords? 

Que l’on connaisse sa musique ou non, une mélodie commence à se former au creux de votre oreille, une mélodie toute personnelle qui dormait probablement dans un petit coin de votre coeur, cette mélodie, c’est la vôtre. C’est celle qui vous guide, celle qui vous inspire et celle qui vous dévoile au monde. 

De la même façon qu’elle n’appartient qu’à vous, la démarche à adopter n’existe pas ailleurs qu’en vous.

  Aller voir une exposition est un acte, comment elle sera abordée est un fait.

Il n’est ni calculé ni maîtrisé, mais est-ce pour autant statique ou figé? Non, le ressenti évolue. Et ressentir, n’est-ce pas alors la quintescence d’une rencontre entre l’art et ceux qui l’apprécient?

Regardez Brune. 

Transcendée, expressive, habitée. 

Elle vit la musique. 

La photographie, littéralement «écrire avec la lumière», est un témoignage.

Une goutte d’éternité, une image qui reste d’un instant vibrant et ô combien éphémère.

Offrir de voir ce moment cinq ans après sa création et son évaporation, c’est prolonger l’expérience. 

C’est proposer de rattraper un wagon et partir à l’aventure vers les années futures. 

De 2007 à 2013, Brune n’aura cessé de transmettre la force de son art par le biais de celui d’un autre. 

C’est un joli moment à la fin que celui d’un art qui parle à un autre pour se faire raconter encore par d’autres amateurs…

Regardez cette flûtiste, maîtresse d’un si petit instrument, perdu dans les mélodies enjouées des Cowboys Fringants, et pourtant au coeur de la composition. 

Dans un écrin lumineux ambré, caché dans une ligne parallèle au pied du micro, il incarne le mouvement. 

La seconde qui précède comme celle qui suit. 

Percevez-vous alors l’aigu de ses notes? 

Une atmosphère jazzy pour des musiques si fraîches. 

Un instant de grâce, peut-être celui du sujet, peut-être celui de l’objet, peut-être tout simplement le vôtre…

Bon voyage, amis des femmes, de la photographie, de la musique, des trois, de deux des trois, d’une seule des trois, ou de tout autre détail qui vous rendra la visite nécessaire et son envie de la revoir, indispensable.”

Sophie C. Lombard

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